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Méditation

Méditation

Le Nuage

Le Nuage

 

Notre amour ? Un nuage accroché dans le vide,

Qui retombe en averse, en tourbillons sournois.

Tel un coup de foudre… blanchi sous le harnois,

Il vacille en des cieux, incertain, invalide.

 

Le sonder est futile et hasardeux, parfois…

Il est lourd, il est gris, transpercé par nos rides.

Pourtant il est vivace, il est d’azur, avide !

La grêle ou les éclairs n’essoufflent point sa foi…

 

Tantôt bruine fugace harcelant nos envies,

Mais toujours bien présent, là-haut, sur notre toit,

Fragile, ouaté, changeant, s’étirant, pantois…

 

Si souvent, vers Phébus, en la voûte, il s’allie ;

Et tout chargé d’air chaud, parant au désarroi,

Lui qui n’est qu’un mendiant, il veut nous sacrer roi.

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JP F. Sitting Bull (1998)

 

Si j'éprouve

Si j'éprouve

 

Si j'éprouve un besoin de ce jet d'écriture,

Page blanche où un mot s'y couche ou ne vient pas,

Comment guider mes pieds marchant à petits pas,

Vers un vers hésitant, souvent sur des ratures ?...

 

Est-ce un grain de folie, un bonheur qui se livre ?

Une pensée ardente hors d'un esprit tordu ?

Est-ce une rime heureuse au son inattendu ?

Du créatif échu comme une piste à suivre ?...

 

La plume de Pierrot pour trésor mystérieux,

Est-ce elle qui se pose ou qui fait tache d'encre,

Qui sublime le rêve et qui redonne au cancre,

Loin de son tableau noir, l'espoir du merveilleux ?...

 

Une méditation, un sentiment taquin,

Parfois de l'ironie ou bien de la révolte,

Remède à s'exprimer sans cause désinvolte,

S'aimer en s'irisant d'une âme d'arlequin...

 

Et ma feuille bien-sûr qui n'est plus blanche et nette

Rarement au rebus, témoin d'une émotion,

Va peut-être germer, produire une éclosion

Au papier malmené pour devenir bluette...

 

JP F. Sitting Bull (5 novembre 2019)

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Dans le Rétroviseur

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Dans le rétroviseur ma route a défilé

Bien-sûr hier aujourd'hui tant de jours ont filé

Le passé à présent du bilan d'une vie

C'est que l'aube au matin me remplit plein d'envie

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

Un clown de carnaval dans un long défilé

Faux semblant vérité aussi roi de la gaffe

Philosophe ou pantin selon les paragraphes

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

Mais toujours cet amour qui me fait tréfiler

Dans ma lenteur un art un recul profitable

Le geste entreprenant comme un bug au portable

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

Ma sieste conjuguée au flegme à refiler

Mes fleurs que je jardine avec passion fugace

Qui m'ont rendu moins vif d'un propos qui agace

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

Faire amende honorable et sans se défiler

D'un jadis d'autres cours où tanguait "Bateau Ivre"

De ces flots incertains que je ne veux plus suivre

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

En ce fil baume au cœur d'âge d'or faufilé

Je vois mes petits-fils grandir toute vitesse

Courir des lendemains candide robustesse

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

Mes proches réunis - Que vais-je surfilé ?...

Que famille et amis on a tissé la toile

D'un destin merveilleux sous une bonne étoile...

 

Dans le rétroviseur ma route a défilé

De notre union d'antan que d'habits enfilés

Où nos petits bonheurs conjurent la tristesse

Au plaisir de mûrir (*) d'une âme poétesse

 

(*) mûrir (pour ne pas dire vieillir et sans "o" avant le "u")

 

JP F. Sitting Bull (21/02/2020)

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Dans le rétroviseur
Mots arrimés
Il est des Mots

 

Mots arrimés

 

Mon texte, mon écrit, mon besoin de surprendre,

Un portrait bien brossé où le poétisant,

En charmeur attractif sur un ton amusant,

Je voulais louanger ; en jolis mots, m’épandre…

 

Capter un auditoire, en flatteur… rimailler ;

Ma plume avait créé un petit dit, une ode,

Une pensée ardente en rien qui incommode,

D’aucune controverse et sans but d’ennuyer…

 

C’était un compliment adressé à un proche,

Eloge, jeu d’esprit, pondu comme j’ai pu ;

Où taquin fut l’accueil, trois fois interrompu,

Ce qu’au fond de mon cœur, je voulais pour approche…

 

Constater bien pantois, qu’aux quelques mots rimés,

L’audition en lazzi d’ainsi ouïr mes vers…

Fussent-ils donc boudés, l’oreille de travers,

Ces bouts d’alexandrins, à l’humour, arrimés ?

 

Qu’importe l’insuccès de l’élan pathétique,

Car versification qui m’a souvent guéri,

Et de bien des démons dont j’en suis aguerri,

M’est merveilleux chemin très initiatique…

 

Sans raison d’être amer du flop inattendu,

Il n’en reste pas moins que mon plaisir d’écrire,

Mon besoin jouissif dans le verbe en délire,

Il n’appartient qu’à moi, c’est clair, c’est entendu…

 

.......

 

La veille, une interprète en évoquant son père,

D’une lettre en chanson, choyant son géniteur,

Lui tendait son crayon pour que ses maux d’auteur

Donnent vie au papier et que magie opère…

 

JP F. Sitting Bull  (14 mars 2020)

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Ô Livre et tant des Tiens

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Ô livre et tant des tiens qui prodiguez du bien

Moi qui vous lis beaucoup vous dénombrer combien

J'ai voyagé si loin rien qu'en tournant vos pages

J'ai vogué sur les mots où pour tout équipage

Toutes voiles dedans au large des récits

Capitaine intrépide ou moussaillon transi

Du verbe aventurier la trame en apostrophe

Au rêve émerveillé des héros plein d'étoffe

Ouvrages d'étagère ô trésors imprimés

Ô que je vous chéris moi de tant vous aimer

Plume à l'ancre d'un port vers ma bibliothèque

En joli temps perdu loisir qui s' hypothèque

Sans l'image souvent où pour seule fiction

Mon cerveau devenant idéelle invention

Tomes que je caresse avec quelque tendresse

Œuvres que je consulte un peu dans l'allégresse

Vous d'alcôve partout fidèles compagnons

Malgré l'informatique et sans être grognon

Fi du choix virtuel où la clé "US-... bée"

Être seul avec vous presqu'à la dérobée

Certes il en est des auteurs qui font du subversif

Qui vile propagande ont le glaive incisif

Mais quand le bien écrit traverse les tempêtes

S'émouvoir d'un chapitre récréant dans ma tête

Ô livre et tant des tiens qui prodiguez du bien

Moi qui vous lis beaucoup vous dénombrer combien ?...

 

JP F. Sitting Bull (23 février 2019)

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Ballade pour rester vivant

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Et je pense à mon dernier cri,

Mes souhaits dits testamentaires,

M’imagine où être conscrit,

Dans un lieu qui teste âme en terre.

Pour un jour pas encore écrit :

Si je meurs, je veux qu’on m’enterre

Dans un trou sous un beau parterre,

Sur ma dalle où serait inscrit

Que j’étais heureux sur la Terre

De vibrer à cor(ps) et à cri !

 

Voyez-vous gravé et transcrit,

Pour le temps, en gros caractères

(Qu’un tailleur aurait réinscrit),

Mon nom, là, comme un locataire.

Cette pierre en dur manuscrit,

Ces quelques mots rudimentaires

Rappelant tel un commentaire,

Mon parcours un peu réécrit

Que j’étais heureux sur la Terre

De vibrer à cor(ps) et à cri !

 

Si narguer La Mort est proscrit,

Nul n’est son allié volontaire ;

Donc bien vivre est, ma foi, prescrit…

J’aime assez mon ton salutaire

De magnifier en bel écrit

Chaque jour avec un mystère,

Clamer ma joie et non la taire,

Sur ma dalle où serait inscrit

Que j’étais heureux sur la Terre

De vibrer à cor(ps) et à cri !

 

Envoi :

 

Que "La Faux" soit retardataire ;

Sans souffrir, ça, je le souscris,

D'un bonheur à chanter sur Terre

De vibrer à cor(ps) et à cri !

 

JP F. Sitting Bull (août 2009)

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Il est des Mots...

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Jouer avec les mots puisés d'un dictionnaire,

Se les approprier, sort extraordinaire,

Les transférer, échus, là sur un parchemin,

Que danse un beau ballet sous les doigts de la main...

 

Il est des mots croisés dans les yeux d'un sourire

Il est des mots fléchés sur nos cœurs en délire

Il est des mots cachés qu'on aime parsemer

Il est des mots d'esprit brillant pour nous charmer

 

Ecrire avec son âme, un brin de poésie,

Qu'une plume chatouille une muse ravie,

Et pour peu que ça rime, émis avec passion,

Donner à la raison, du bon sens en fusion...

 

Il est des mots croisés dans les yeux d'un sourire

Il est des mots fléchés sur nos cœurs en délire

Il est des mots cachés qu'on aime parsemer

Il est des mots d'esprit brillant pour nous charmer

 

Depuis qu'avant la craie au tableau indicible,

Nos premiers mots d'enfants, jolis, parfois risibles,

Ont perdu leur fraîcheur... - raviver ce plaisir

Dans un flot de candeur, de malice à saisir...

 

Il est des mots croisés dans les yeux d'un sourire

Il est des mots fléchés sur nos cœurs en délire

Il est des mots cachés qu'on aime parsemer

Il est des mots d'esprit brillant pour nous charmer

 

Ne pas avoir ces mots de dispute en tumulte,

Refuser les slogans belliqueux de l'insulte,

Rejeter les diktats habilement tournés,

Se méfier du pouvoir des propos détournés ...

 

Il est des mots croisés dans les yeux d'un sourire

Il est des mots fléchés sur nos cœurs en délire

Il est des mots cachés qu'on aime parsemer

Il est des mots d'esprit brillant pour nous charmer

 

Car les mots font l'amour, ils font l'art et les lettres,

Tantôt chaud ou coquin, ils gênent parfois l'être ;

Ils sont aussi tendresse et d'un ton nuancé,

Savent communiquer liberté de penser...

 

Il est des mots croisés dans les yeux d'un sourire

Il est des mots fléchés sur nos cœurs en délire

Il est des mots cachés qu'on aime parsemer

Il est des mots d'esprit brillant pour nous charmer

 

Alors mes mots à moi, comme une douce envie,

J'aime les promener pour créer souffle et vie,

Voyageant sur mes vers, et pourtant bien présents,

Coule l'encre du rêve en merveilleux présents...

 

JP F. Sitting Bull (Janvier 2018)

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Fallait-il ?

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Au lendemain d'un sinistre anniversaire, celui des attentats de Bruxelles, d'avoir vu des reportages sur les survivants de l'impensable du 22 mars 2016, victimes "oubliées", esseulées, marquées à jamais, où se reconstruire est un faible mot, je suis bouleversé et j'ai envie d'écrire un ressenti.

Radio et télé éteintes, j'ignore que la violence inutile, atroce, destructrice se renouvelle dans le sud de la France.

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Fallait-il écrire cela ?...

 

Je ne sais pas.

 

JP F

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Fallait-il ?

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Dépité et pantois, et je pense aux blessures

Des rescapés d'horreur...

Pardon pour mon écrit qui fait littérature,

J'exulte ma torpeur,

Je n'ai pas dans mon corps toutes leurs meurtrissures ;

Les sons déflagrateurs,

Leurs cris hurlant de mal, leurs chairs dans la brûlure,

D'indescriptibles peurs...

 

Honteux et impuissant face la haine impure,

Malgré moi scrutateur ;

Qu'est donc ma compassion ?... n'est-elle pas injure,

Et à mon déshonneur ?

Est-ce en ma propre angoisse, un semblant de parjure ?

Comment ouvrir son coeur

Et l'offrir sans qu'il saigne ou qu'il se dénature

Face à ce sang en pleurs...

 

A la mort inutile, à tous ceux qui endurent

A jamais le malheur,

Qui troublés pour toujours n'ont plus le bon augure

D'oublier la douleur,

Où d'âme écartelée ont d'atroces fêlures,

Amputés du meilleur...

Moi ?... de près ou de loin, bien-sûr, triste figure,

Ce téléspectateur...

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JP F Sitting Bull (mars 2018)

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et ce qui suit, état d'âme bien différent, en période "zen"

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Calme

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Je suis calme et perçois jusqu'au fond de mon âme,

Des flux qui ne sont plus d'anciens soupirs infâmes.

Quand j'ouvre ainsi les yeux dans ce Monde indécis :

Point de troubles visions, plus de peur, Dieu merci.

J'ai mon cœur au repos qui palpite moins vite,

J'ai appris à mieux vivre et je me félicite :

Je ne veux plus haïr, souffrir, mentir, gémir ;

Je respire au désir de m'offrir des plaisirs.

Mon sourire a changé, et si ma mine explose,

C'est que dans mes tourments, plus rien ne s'ankylose ;

Épurant mes rancœurs et ma mauvaise foi,

J'ai libéré l'oiseau qui s'étiolait en moi...

 

JP F. Sittting Bull (1995)

 

Voilà, une petite méditation retrouvée dans mes manuscrits...

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Ça date de 1995, époque où j'entamais une thérapie de groupe car je n'étais pas bien ni dans mon corps, ni dans ma tête.

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Sans doute aujourd'hui, je l'écrirais autrement, il évoque cependant le lâcher-prise, le recul, la prise de conscience de soi mais surtout pas la désertion ou le laxisme... simplement mieux contrôler mes agacements, ce qui n'empêche pas d'être lucide et d'agir.

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autre réflexion, autre paradoxe :

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Ô livre et tant des tiens
Ballade pour rester vivant
Fallait-il ?
Calme

Sur le bas du Pavé

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Hésitant, arpentant le seuil de pauvreté,

Sur le bas du pavé, son chemin d’infortune,

Un mendiant tend la main en quête d’une thune,

De peur, la faim au ventre, à son sort, confronté.

 

D’intérêt « parent pauvre », il ne fait pas la « Une »,

De perdre, malgré lui, toute sa dignité,

Indigent hésitant, le faciès éhonté :

C’est un destin perdu, c’est l’ombre de la lune.

 

Que faut-il en penser, comment l’habiliter,

Rendre dose d’espoir, en gommer ses lacunes,

Là où sa piètre obole est à désenchanter ?...

 

Du trottoir où il vit au profit en tribune,

Un miséreux quidam, lui tout déshérité,

Dans le flou abyssal de sa chute importune !

 

JP F. Sitting Bull (2014)

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Sur le bas du Pavé
Un Vers de trop

Un Vers de trop

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Thérapie à rimer, souvent d’un vers de trop,

Assoiffé du vocable avec l’ « Ô » à la bouche,

Enivrante addiction, rimailleur pure souche,

Ma muse chevauchant sur son Pégase au trot...

 

Et me voilà rêveur dans la réalité,

Assonance taquine en heureux sons fortiches,

Seuls trésors de l’esprit : des vers, des hémistiches,

Démarche de mes pieds dans la tonalité...

 

Et pour coucher l’écrit sans doute sublimé,

Saoulé par cette envie où l’ivresse s’échappe,

Ma pensée invasive en mes textes se drape ;

Ce penchant, c’est Brassens qui m’a contaminé... 

 

Et je n'ai ce talent, moi pseudo « Ragueneau »,

D'avec un « Cyrano » bien loin de me maudire,

De voler pas trop haut – mais assez  –  que mot dire ?

Point n'être un « Montfleury » de bien mièvre créneau !

 

Tel un « Pauvre Lélian » , un prolixe « Paul Fort »,

Je noircis par plaisir papier et feuilles blanches,

Vieux cancre j’ai mûri, en thème mieux je planche,

Libre comme l’oiseau, j’ai sa plume en renfort…

 

JP F. Sitting Bull (20 juillet 2020)

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L’ Espoir ?

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Des chemins cahoteux au détour des chimères

M’auront donc égaré dans une humeur amère,

Sur des pavés boueux aux portes d’un trou noir,

Où malgré tout l’issue, a sa clé : c’est l’espoir !

 

Une aube éclaire l’arbre, égayant l’ordinaire,

Mais d’une branche a chu un proche congénère,

Qui, en saule pleureur, rend larmes déversoir ;

Pourtant une naissance… un renouveau d’espoir !

 

Un  labour  sans moisson où pointe ma misère,           

Avec rien qu’à offrir ma honte passagère,

Plus de grains en silo, vides sont mes tiroirs,

N’ayant donc, pauvre Job, qu’un maigre lot d’espoir…

                                              

Malade dans ma peau autant qu’en mes viscères,

Je voudrais tant chérir la vie et ses mystères,

Mais la douleur atroce appelle à l’au revoir ;

Oui, mon corps est usé, prêtez-moi de l’espoir !

 

Et ces jours frémissants à la mine moins fière,

Les fardeaux éreintants, sac à dos plein de pierres

Que je déleste un peu… évitant d’émouvoir ;

Où, parmi ces cailloux, resterait-il l’espoir ?…

 

 

 En quête de ce mot comme saine prière,

Utopique notion, le doute est sa frontière,

Le paradoxe alors se laisse concevoir,

 Mais l’étincelle est là et a pour nom l’ESPOIR !

 

Je voudrais d’un destin où rien ne dégénère ;

En amis, viendriez-vous ramer dans ma galère ?

Je suis happé, tortu, sombrant en entonnoir ;

Et pourtant avec vous, je m’agrippe à l’espoir…

 

Constat contaminant une famille entière,

J’ai le regard transi, où floue est ma lumière,

Le cœur bercé d’amour mais ne peut qu’entrevoir

Votre gène attristée  éprouvant votre espoir…

 

JP F. Sitting-Bull (31 décembre 2020)

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Dans l'Humour ?

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Son regard était triste et le sort peu clément,

Elle avait le cœur lourd de la désespérance,

Sa voix était amère, et moi, en l’occurrence,

Un piètre magicien aux tours inopérants !

 

Les affres du malheur, une douleur intense,

Et je voulais l’aider, pallier à son secours,

De ses sanglots trop long en arrêter le cours…

« Parlez-moi autrement », clama-t-elle en souffrance !

 

L’âme en peine affirma vouloir du positif,                   

Que stérile en était de pleurer avec elle,

Comme si j’étouffais ses forces sous mes ailes,

Qu’il fallait au contraire une soif d’azur vif…

                                              

Qu’un auguste, un pierrot, un charlot fasse rire,

Ironie ou gaité dans un juste milieu,

Un blague débile apaisante, et pour mieux

En accepter l’épreuve, et sans mot à médire !

 

La tristesse, il est vrai, noircit bien des matins,

Toute joie égarée est source pénitente…

Tâchant de délester de ma gêne pesante,

Je recherchais en moi ce qui rend baume au teint…

 

Bien entendu, soutien, affection, bienveillance,

Qu’en de bons sentiments, mes bras n’étouffe pas…

Sa volonté pourtant guidait au mieux ses pas,

Et pour que sa torpeur se mue en assurance !

 

Peut-on rire de tout dans les moments scabreux,

Et si le clown est triste, est-il dans l’exorcisme

Quand ce pitre au nez rouge égaie en optimisme

Une foule de gens captant du merveilleux ?…

 

Thérapie amusante à vapeur inversée,

Bon moral infusé en foireux calembours,

Et raisonnablement, plein d’amour, plein d’humour,

Un sourire à offrir en franche panacée…

 

 

 

JP F. Sitting-Bull (15 janvier 2021)

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Poème ou Chanson

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La poésie, en loir, sommeille dans les livres,

Sur du papier jauni, dans des cahiers perdus,

Elle attend qu’un lecteur d’un acte inattendu,

Soit charmé par ses mots, la beauté qu’elle livre…

 

La chanson à l’oreille éveille, c’est connu,

Par l’entrain musical, par l’élan qui délivre,

La ferveur à reprendre un refrain qui enivre :

C’est la complicité d’un chanteur reconnu…

                                          

Pourtant dire une strophe, et une autre, poursuivre,                                       

Quand la magie opère, un plaisir est rendu ;

Être ému dans son cœur, transporté, suspendu,

Quand le vers émerveille et se veut foi de vivre.

 

Rengaine, chansonnette, au succès entendu,

Qualifiée art mineur, l’air se plait à survivre,

Par la voie en chanter comme une voix à suivre :

Des simples la la la aux textes plus ardus…

 

Trenet, Brassens, et compagnie, ont fait revivre

Des poèmes d’antan, en ont aussi pondus,

Et les Muses créant un genre refondu,

Le parnasse, aujourd’hui, est sorti de ses livres…

 

JP F. Sitting Bull (13 mars 2021)

 

Je dédie ce poème à ma filleule, Cécile, qui a eu 25 ans ce 13 mars (2021)

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Le Fil de la Vie

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Équilibre tangent sur le fil de la Vie,

Tant rongée est la corde ou le câble rouillé,

Un funambule chute, il ne sait dérouiller

Son corps meurtri partout sans espoir de survie…

 

Sectionné le cordon, le destin l’amener

Au fatal saut d’Icare, ultime entrain d’envie,

Quand souffrance exécrable, au quotidien, servie,

Un proche est lacéré, en affres, malmené…

                                          

Son âme s’échapper et s’envoler aux nues

Et son cœur s’arrêter, ses douleurs suspendues ;

Et nous voilà pantois, à quoi servent les mots ?

 

Son tendeur détaché, enfuis ses derniers maux ;

Et ce fil chu au sol d’une Ariane inconnue,

Nous libère et nous guide avec grâce ingénue…

 

J’offre ce sonnet à Éric, à Line, à tous ceux qui l’accompagnent

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JP F. Sitting-Bull (27 mars 2021)

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Le Rêve

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Au miroir de tes yeux, plus que réalité,

Vivre en rêve éperdu, dans l’arrêt, alités,

Au doux son de ta voix qui embellit mon songe,

Planer plus qu’éveillé - ô toi à qui je songe…

 

En nuage douillet, nos draps, nos oreillers,

Là sous un ciel de lit, pour nous émerveiller,

Cet infini éther sur la voûte céleste,

Où, d’un envol subtil, nos fardeaux se délestent…

 

Ce rêve au cœur des cœurs, ce sublime trajet,

Issu du verbe aimer, exclus de tout rejet,

Ce sont nos illusions mûrissant de l’ivraie ;

Effaçant  nos aigreurs : notre âme est délivrée…

 

Cultiver notre joie, iriser nos destins,

Se ressentir grandis dans l’aube du matin ;

Rêver est une trêve où le charme dessine

Un plaisant lâcher-prise : un bien-être domine…

 

Car souvent au réel la logique n’est pas,

On vit des faux-semblants, on se perd dans ses pas,

Mais quand le merveilleux, dans nos esprits, s’invite,

L’imaginaire germe en génie émérite…

 

Je ne sais pas pourquoi prime le négatif,

Si le fou est chantant, c’est qu’il est inventif,

Rêvons donc du désir d’une vérité vraie

Quand Prévert crée oiseau qui efface la craie…

 

Rêver, ressusciter ma candeur de marmot,

Sur quelques grains de sable avec mes jeux de mots,

Dans ce monde transi, hors du flou frénétique,

Je t’offre au vrai de moi, mes visions poétiques…

 

JP F. Sitting Bull (14 mai 2021)

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Sous l’ombre de ma plume

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Sous l’ombre de ma plume y rôde le mystère,

Toute ma retenue aux secrets si confus,

Le déclic de mes mots quand le rêve à l’affut,

L’inspiration s’invite en mes doigts tributaires…

 

Sous l’ombre de mon chêne obliquant sur mon front,

Ma sueur s’apaisant, fleurissent mes idées, 

L’encre sur le papier les a autoguidées,

Tous ces écrits vaillants que je mène de front...

 

Sous l’ombre des destins, les souvenirs, les joies,

Je m’égaie à rimer avec mes sentiments,

Tel Pierrot sous la lune, épris, coquinement,

Je flirte à double sens, crisse ma plume d’oie…

 

Sous l’ombre d’un clocher ou d’un grand monument,

Charmé par la beauté du lieu qui m’émerveille,

Je savoure en douceur, mon enthousiasme y veille,

Un terme au mieux acté pour sacrer ce moment…

 

Sous l’ombre de ton cœur, l’ombre de ton ombrelle,

Faisant fi du nom Brel pour l’ombre de ta main,

En les vers de ce dit pour tous nos lendemains,

Couchons le pacte fou de notre amour  rebelle…

 

Dans une pièce sombre, assez caché, discret,

Sous l’ombre du silence – est-ce l’ombre d’un doute ?

Un rimailleur timide hésite à mettre en route,

Tout son for intérieur… et je crée un regret !

 

De l’ombre à la lumière, mon chemin de traverse :

Choisir la part de l’ombre ou ma proie au soleil ?

Telle une ombre chinoise à moi de mon pareil

Sans la notoriété, ma plume, là, s’exerce…

 

JP F. Sitting Bull (3 août 2021)

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Introverti

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Créatif mais surtout auteur introverti,

J’évolue avec doute est-ce là mon martyre,

Plus heureux dans mon rêve où ma muse s’étire,

Que d’oser jubiler, être hors de moi, sorti…

 

Car pour vous enchanter si l’amer se retire,

J’ai la voix du muet sans un son imparti : 

« Un Timide de Brel » au poids non amorti ;

Mon audace a le trac pour l’ombre qui m’attire…

 

Je recule à souhait, seulement garanti

De la lumière intense  - est-ce gloire à maudire ? -

Sans savoir exulter, je ne sais comment dire :

J’y crois fort mais j’étouffe un labeur abouti !

 

J’ai le plaisir du mot, cette passion m’inspire.

Car le verbe taquin, il me poursuit , pardi !

Orfèvre, ciseleur, une foi m’enhardit,

Ai-je donc du talent, faut-il donc qu’il transpire ?…

 

Mon tiroir tant rempli, où ils sont répartis

Tous ces feuillets noircis, vers que je ne sais lire,

Que je devrais clamer dans un gentil délire,

Bien classés, mais rangés, trop dans l’oubli, partis…

 

Fasse qu’un troubadour accroché à sa lyre,

Pose sur telle rime un accord bien serti,

Un croche, une note, un dièse assorti,

A sa voix, ma fierté, celle de vous séduire…

 

 

 

JP F. Sitting Bull (février 2022)

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De Rechercher

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De rechercher un mot pour abolir mon doute,

Dans la lucidité, dans la perplexité,

Laisser planer son ombre où là semble hésiter

Mon libre-arbitre en train de dévier sa route…

 

De rechercher alors, en moi, un désir doux,

Avoir mon lâcher-prise, essayer sans médire,

Vivre dans l’espérance et le rien à maudire :

Sentiments conjurés d’un esprit tortu flou !

 

De rechercher, mais quoi, loin du choix de Rodrigue,

Défini sang du corps, dit défi cornélien,

D’éviter qu’un affront souille cœurs et liens,

Tel Bon Samaritain ayant l’élan prodigue !

 

De rechercher toujours mener son âme à bien…

Avec un tact serein, point de phrase qui blesse,

Et savoir s’exprimer sans aveu de faiblesse,

Quête d’humilité  - ô sagesse  - ô combien !

 

De rechercher justesse au clair tout sourire,

Libre chant de l’oiseau ignorant qu’il séduit,

Ai-je donc ce pouvoir en ces vers si réduits,

De les sceller pourtant en éclats de porphyre ?...

 

De rechercher en vain et pourtant devancer,

A vouloir le subtil en capteur d’ondes vraies,

Avec sérénité, retirer de l’ivraie,

La confiance et la foi qui me font avancer !...

 

JP F. Sitting Bull  (26 mars 2023)

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Tu n'as pas changé

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Non tu n’as pas changé,
De marcher sur tes pieds et sans te reconnaître,
Pour ne pas déranger                                
Tous les tours de l’horloge ancrés en nos deux êtres…

Non tu n’as pas changé                                     
Quand le son de ta voix éructa des paroles,                              
Cinquante ans engrangés                                           
S’effacèrent d’un bond vers nos vieux bancs d’école…

Non tu n’as pas changé,
Trop émus d’exhumer nos souvenirs, nos frasques,                             
Sans doute mélangés,                             
Mais intacts sont restés nos franc-parler sans masque.

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Non tu n’as pas changé,
L’amitié préservant nos vibrants cœurs bonaces,                             
L’espoir a vendangé,                             
Marquant sur chaque ride une sublime trace.

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Non tu n’as pas changé,         
Le meilleur de moi-même resté en ta mémoire,                                           
Ou bien interchangé :                   
« Montaigne ou La Boétie » extirpés d’un grimoire…
                                                       
                                
Non tu n’as pas changé,
Le temps a simplement buriné nos carcasses, 
Ton sourire inchangé,
Ce rayon de soleil de lumineuse classe!


JP F.  Sitting Bull (17 avril 2023)

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Par le biais écriture

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Hier grondait ma colère en forte exaltation,

Ma gorge déployée avec mon poing aux nues,

Mon ouïe obturée et ma rage ingénue,

Humain incontrôlé, hurlant mes frustrations…

Puis l’ire s’apaisa par le biais écriture !

 

La tristesse d’un proche, il est au paradis :

Il a bien trop souffert, gêné, moi, d’être alerte ;

Ici-bas bien vivant et je pleure sa perte…

Lui, sur Terre était bon à le clamer, pardi !

Je vais donc le louer par le biais écriture !

 

Souvent mon corps si lourd, mon cœur et ses revers,

Le plaisir, le désir, la joie est trop absente,

La déprime a squatté chaussettes bien pesantes :

Avec mes pieds de plomb, je marche de travers…

Va ma main au stylo par le biais écriture !

 

Ai-je donc avorté un tout plein d’objectifs,

Des rendez-vous manqués, gâcheur de réussite,

Où ma place au soleil sans le moindre mérite,

Mon avenir se solde avec très peu d’actifs ?...

L’encre pour tout trésor par le biais écriture…

 

Les chagrins, les regrets qui jalousent le temps,

Les trahisons, les coups qui font mal à mon âme,

Si durs à pardonner à n’en faire que drames ;

Et pourtant lâcher prise, être moins révoltant ,

Evacuer mon fiel par le biais écriture…

 

Liège inondée et moi méprisant le « Bon Dieu » :

Noyés dans l’infortune, un tas de gens au gouffre  ;

Solidaire et aidant où je peux ceux qui souffrent,

Epouvantable sort  – vils éléments odieux ! –

Tâcher de m’apaiser par le biais écriture…

 

 

Mon baluchon d’errant contient l’amour, l’espoir,

Mais je ne suis qu’un être avec tant de limites,

Impuissance certaine… or tout n’est pas faillite :

Je puise dans mon sac – est-ce un maigre pouvoir –

D’aussi le partager par le biais écriture ?…

 

JP F. Sitting Bull (19 juillet 2021)

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Ecrire

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Ecrire au rythme intense, et la sève qui bout,

Comme gicle un « sang d’encre » avec hémorragie :  

Une idée où des mots opèrent par magie,

Me remplir un bon vers avec la rime au bout…



Ecrire en rêvassant, pétillant dans ma tête :

Un flot hors des mes doigts va noircir le papier

Et ma plume trempée y promener les pieds

De ma muse en bal(l)ade en quête d'épithètes.

 

Ecrire et me fuser, m’infuser, transfuser,

Je libère un influx plus fort que la parole

Sur une feuille blanche ou un cahier d’école ;

J’enfante un manuscrit, ma trace à diffuser…

 

Ecrire à l’arrêt, sur un quai, sans train, sans gare

Vers l’incertain voyage : il n’est pas bien lointain,

C’est l’infini trajet des soirs et des matins

D’un éden au long cours où mon profil s’égare…

 

Ecrire avec pourtant un grand questionnement.

La lecture pour toi est-elle assez crédible ?

Puis-je émouvoir tes sens, toucher des points sensibles

En couchant sur ma page un trop d’échappement ?

 

Ecrire est thérapie, esprit et fantaisie,

S’imprègnent dans un texte, ardeur et sentiment,

Mon besoin de déclencher quelque enchantement :

Mon cœur, mon âme y sont, mais… est-ce poésie ?

 

JP F Sitting Bull (mai 2012)

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Paix…

 

 

Fragile est ce mot paix que pourtant on enseigne,

Notre Monde a du mal, il se soigne et il saigne,

Car certains couperets écorchent cœurs et corps ;

Et vrombit l’hallali, et résonne le cor !

 

L’espoir en ce mot paix, quand face à tant de guerres,

Trop de sang écoulé, ça ne s’efface guère,
Nous voulons l’utopie, une trêve record,

Mais des fous, des sabreurs, nous souillent le décor…

 

Désirer vivre en paix, sérénité, sagesse,

Les vertus de l’amour, la bonté, la largesse,

Sans combat, des câlins pour seuls vrais corps-à-corps :

Vénus pacifiant Mars via un subtil accord !

 

Mais douter du mot paix car les canons l’attestent,

Là où la cruauté sévit comme la peste,

Contre la haine absurde ou contre un diktat fort,

Non-violence ou foi sont bien piètres renforts.

 

Qu’il est beau ce mot paix, mais hélas s’il existe,

Il règne à l’opposé tant de bourreaux en piste ;

Arène où l’homme est proie autant que matador,

La planète périt : où donc est l’âge d’or ?

 

Du « Fichez-nous la paix », en jeu de mots, comprendre,

A le mieux signifier, le clamer sans esclandre,

Par l’aura d’un Ghandi, si valeureux cador,

« Que niche une colombe en tous nos miradors »…

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JP F. Sitting Bull ( 25 mars 2024)

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Mes disparus

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Que sont mes amis devenus,

En rude bœuf, ils étaient là, sur leurs guitares,

Leurs bons airs me sont revenus,

Le vent ne les a point ôtés, de ma mémoire !

 

Depuis mes cheveux ont blanchis,

Les rendez-vous, de plus en plus, sont des obsèques,

A rendre triste ou avachi,

Par trop de décès survenus, loi intrinsèque…

 

Où sont certains proches partis,

Vers quel récif de l’inconnu, vers quelle grève ?

L’indéfini a imparti

Dans l’immortel, dans l’infini, leurs plus beaux rêves.

 

Qui suis-je en sentiments épris ?

Quand s’épanche mon violon, en peine instable,

Du chagrin, pourtant c’est le prix,

De voir inoccupé, sans eux, un vide à table !

 

Que sont mes trésors devenus ?

La nostalgie a ses auras, ses douces fables,

Rires d’antan, moments vécus,

Vaillants récits que je revis, le cœur affable.

 

Depuis que mes pleurs ont séché,

Que du meilleur de leur parcours, c’est ce qui reste,

Parent, ami et bien-aimé,

Mes chers, vous êtes tous en moi, je vous l’atteste !

 

Si je suis sans doute en sursis,

Quand mon chemin se figera, devant l’horloge,

Quittant le cortège, ravi,

Hanterait-il de mon esprit, en vous, pour loge ?

 

JP F. Sitting Bull (février 2023)

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