Brassens, avec passion
Suis-je ?..
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Suis-je enfant de Brassens, moi timide qui doute ?...
Fils d'un lointain Villon égaré, en déroute ?
Ai-je un papa Verlaine, au vent mauvais, sa main
Avec ses jetés d'encre ancrés sur parchemin ?...
Suis-je auteur de bons mots, de ceux qui font la ronde,
Comme Victor Hugo la légende féconde
Ou les chansons d'un Brel, ou d'un Francis Cabrel,
Tous ces jongleurs du verbe, obsédés textuels ?...
Suis-je plume qui vole au secours de la langue,
Qui chatouille l'esprit, lui dépouille sa gangue ?
J'aime écrire quelques vers, poétiser ma foi,
Confesser sur la feuille un peu de moi, parfois...
Suis-je plume ôtée à Sitting Bul, sa tête? ...
Qui se crois un Grand Chef, le roi des épithètes,
Qui rime à pas grand chose et pourtant étonné
De la faire crisser dans ses doigts passionnés...
JP F. Sitting Bull (24 octobre 2017)
Georges Brassens, pour moi, est une sorte de guide spirirituel.
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Vous découvrirez, au fil de cette page, bon nombre d'hommages dédiés à sa personne et à son oeuvre
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L'Ombre
Ô gué une guitare aux moustaches sournoises
Qui s’est cassé la pipe et qui ne fume plus,
Tant de vers composés, de chansons qui ont plu,
Du beau verbe d’antan à la rime grivoise,
Ô vibre encore en moi –toi- poète aux bons mots !
Anarchiste gentil, pacifiste rebelle,
Avec de ces portraits poignants, en ribambelle,
Nos travers évidents, nos bonheurs et nos maux…
Ô chantre de Bobino plus fort qu’une légende,
Aujourd’hui tout autant ton ombre a ses sursauts :
Des cordes sur des bois, des doigts en soubresauts,
Tes refrains gratouillés sans fin qu’on redemande !
Ô toi qui n’aimais pas nous voir marcher au pas,
Agacé mais soucieux de n’emmerder personne,
Tes accords, tes tempos, sus au clairon qui sonne,
Tes ballades, tes chants qui ne s’effacent pas !
Oh ! Que n’ai-je eu la joie à t’admirer sur scène ?
Orphelin de cela, en suis-je stoïcien ?
Ma muse à taquiner, quoique peu musicien,
Tu m’as donné le goût de l’écriture saine…
JP F. Sitting Bull (1998)
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Ce clip, ci-dessus qui n'est pas "une production savamment mixée", mais réalisée avec bon cœur, une interprétation d'André Bec, animateur d'un groupe d'enfants à l'époque :
"Les Copains d'Accord's"...
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merci pour sa gentillesse liée à une initiative spontanée et sans prétention.
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Détournement de Supplique
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Outre-tombe en sandwich entre ta terre et l’eau,
Je viens te vénérer, faire du pédalo.
Tout chargé de parfums, de musiques jolies,
Je m’offre à Sète enfin, à « cette », à ma folie !
Le long de cette grève où le sable est si fin,
Je te suis pas à pas et te chante ou le feins.
Et ma « femme-passion », aux courbes sans arrêtes
Partage ainsi ma faim sur le temps qui s’arrête !
Quand ton âme avait pris son vol à l’horizon,
Que dépité j’étais, toi parti sans raison,
- Ta peur d’oubli : « Pauvres cendres de conséquence » - ,
Je m’étais dit, un jour, je viendrais en vacances,
Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus ;
Et j’y suis arrivé sur ton repos sableux !
Sans tristesse !...« Bon Maître », tu me le pardonnes,
Oui ton bonheur posthume a du charme, Madone !
Là, non loin, une ondine a l’air de sommeiller,
Moins que rien de costume, été ensoleillé,
Et s’écrie un enfant : « Chouette un château de sable ! »
Cimetière du pauvre et le plus respectable,
Villanelle, sardane et aussi fandango,
Et ma visite à moi, en ce lieu tout de go !
A l’ombre d’un pin parasol, ta préférence,
Ô Georges, je t’apporte une émotion intense…
JP F. Sitting Bull, Sète un 25 août 2008.
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(premier vers rectifié le 12 mai 2010)
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La Visite
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Au "Py", ou au "Ramassis, le cimetière de Georges.
Là, non pas la Méditerranée, mais l'étang de Thau...
La Visite
Section 9, c’est là que repose Brassens précisent les plans de "l’énorme" cimetière du "Py" (cimetière du, des pauvres, en sétois)… pas loin de la mer (en fait un "lac" tributaire), avec effectivement, les flots bleus proches à ma vue.
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Dans la masse des visiteurs, certains, un peu à l’affût, arpentent les sentiers comme des dératés, en haut, en bas, et sur les côtés. J’aperçois des gens, comme moi, la mine semble-t-il attendrie mais sans tristesse trop prononcée. Des personnes à la fois "perdues" et ravies d’être là, émues, dans leur promenade "improvisée" !
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Enfin je trouve la tombe. Je me permets un brin d’ironie. Mon épouse, à mes côtés, je repense à la supplique : "… avec moins que rien de costume". Certes je poétise, je magnifie ma femme qui est en tenue estivale, le dos nu, et sur le devant décolleté très discret, trop pour Georges. "L’ondine" est dans un habit ma foi seyant pour présenter… "d’affectueuses révérences" !
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Trois jours que nous sillonnons Sète et la région, et, par petites conversations, par bouts de chansons, lui relatant telle ou telle anecdote de sa vie, ma dulcinée s’est imprégnée du personnage presque autant que moi. Une osmose qui plait à mon, à notre bonheur.
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Nous arrive une dame sétoise, et la conversation s’engage agréablement, avec ma joie de pouvoir fournir des précisions sur les autres noms figurant sur la stèle. Visiblement au bord des larmes, la personne me dit : "C’est ma troisième venue auprès de lui et toujours ce même magnétisme, j’ai appris à connaître ses textes… Quelle profondeur !"
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Suivent alors d’autres personnes qui posent la même question avec moi le plaisir de donner les mêmes réponses. Pourquoi ai-je la parole facile, moi par nature si timide ? Aujourd’hui avec ce don inopiné de conférencier en herbe (pas la "mauvaise") !
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Étions-nous une bonne dizaine d’orphelins devant ce père "spirituel" ? Comment exprimer cet intermède privilégier ? Les mots qui sortent de ma plume manquent d’intensité, j’essaie cependant d’imager dans l'encre qui coule, ce : "J’ai rendez-vous avec vous."
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"Retrouvons-nous à l’Espace Brassens" avait lâché l’un d’entre nous… le groupe se disloquait et le moment magique avait cesser ses effets !
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M’est-il resté assez de nostalgie pour immortaliser cet instant ?
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L’envie, oui !
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Tous devant lui, et lui dans son petit trou moelleux, tous nous étions d’accord : nous étions face à un homme simple, qui n’avait jamais été en contradiction avec lui-même, jamais "grisé" par le succès, un homme "vrai" !
JP F. Sitting Bull , Sète ce 25 août 2008
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Le 29 Octobre
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Un vingt-e-neuf octobre - ô Georges - vous partîtes,
Et depuis chaque année à la date susdite,
Vibre un son de guitare en souvenir de vous…
Et nous y revoilà sous vos moustaches fières,
Vos refrains font toujours la tombe buissonnière :
Le Fantôme de Sète arrive au rendez-vous…
Cimetière du Py, chutent des feuilles mortes,
Couchant sur votre pierre, et l’automne rapporte,
Feuille à feuille, un humus, semé de fleurs pour vous ;
Et du compost ainsi qu’à la nouvelle feuille,
Qu’une feuille homonyme où vos rimes s’effeuillent,
Le Fantôme de Sète arrive au rendez-vous…
L’impasse Florimont, la Jeanne en la venelle,
Et Basdorf où Iskin chantait vos ritournelles,
Puis ce chemin si long menant chez Patachou…
Du Gorille égaré à Margot folichonne,
Telle la mauvaise herbe en verve polissonne :
Le Fantôme de Sète arrive au rendez-vous…
Tant de chansons sans ride, et votre œuvre immortelle
Est ancrée en nos cœurs en moissons fraternelles :
Truculent troubadour, toujours vivant pour nous…
Votre myosotis, malgré le temps qui passe,
Se fait fi de l’oubli et jamais ne trépasse :
Le Fantôme de Sète arrive au rendez-vous…
Pour toujours vous serez la légende qui reste,
Merveilleux patrimoine où nos cordes qui, prestes,
Suivront votre tempo en souvenir de vous…
Souvent nous chanterons, logés à même enseigne,
Une ballade, une ode, et… tous vos vers qu’on enseigne :
Le Fantôme de Sète arrive au rendez-vous…
Et hante en nous votre âme… en airs frondeurs… de vous !
JP F. Sitting Bull (octobre 2007)
Cultivons toutes, tous,"l'Immortelle" ou "le Myosotis" sans trop pleurer dessus...
pastiche, parodie qui peut se chanter sur sa musique de la chanson 'Le 22 Septembre"...
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Ici dans mon exercice de style, évidemment, il y a des éléments de biographie de Georges Brassens. En m'excusant pour celles et ceux qui n'en connaissent pas assez
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Pour moi c'est du bonheur
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Pour moi c'est du bonheur de chanter L'Auvergnat
Sans vergogne affirmer le rôle du bougnat
D'aimer Pauvre Martin qui creuse notre terre
Aussi Le Fossoyeur qui rime en solitaire...
Lire ses vers d'antan perles de parchemins
Où sa plume posée au vent d'épars chemins
J'imagine Brassens - son truculent Gorille
Dans un jardin secret qui fleurirait sans grille...
Et qu'auprès de son arbre - un chêne - un amandier
Courtiser l'écureuil qui n'a rien à mendier
Sève de poésie au bois de mon cœur tendre
Bien-sûr émerveillé ébloui de l'entendre
D'un chaton échoué sur le sein de Margot
Détour de nos regards à tire-larigot
Oui ! vouloir m'ébahir du tableau érotique
Avouer admirer... charmes de peau éthique...
Point de moustache drue ou pipe sous le nez
Pas plus qu'une guitare ou un chant malmené
Mais moi l'introverti timide en voix publique
Le plaisir de ses mots en guise de supplique...
Cultiver ses chansons en proscrire l'oubli
Méditer réfléchir face à l'ordre établi
Son écriture saine et de vertu sereine
Avec ce Georges-là en prendre de la graine...
Est-ce philosophie ou thérapie en moi
Sagesse ou vérité ou authentique émoi
Quand hante ce sétois je me sens meilleur homme
En bonne volonté je me calque au bonhomme...
JP F. Sitting Bull (25 décembre 2019)
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On n'imagine pas l'Oranger en Irlande
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Un 29 (ou un 28 ?) octobre 1981 ?
au matin, point de chêne, mais ?...
Quand ?... .......
A travers la fenêtre de sa chambre, Georges Brassens voit un citronnier.
Quand ça ira mieux, déclare-t-il, il en coupera une branche pour faire une bouture et la plantera dans son petit jardin parisien.
Ses amis le mettent en garde. "Le rameau ne supportera pas le froid du nord."
Mais un poète n'est jamais prisonnier du raisonnable.
Pour donner une "chance" à son citronnier, il va acheter une cabine téléphonique et la posera dessus, comme une coche sur un fromage.
Georges va attendre la mort auprès de cet arbre qui, dans son rêve, commence à pousser.
(de Brassens Le Livre du Souvenir par Martin Monestier et Pierre Barlatier Sand & Tchou)
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On n'imagine pas l'oranger en Irlande
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On n'imagine pas l'oranger en Irlande,
Contrée inadaptée à ce juteux fruitier ;
Au nord, j"ai mon voisin qui devant son figuier,
Gage que toute loi s'oppose à foi plus grande !...
Emu, vous raconter lors de ses jours derniers,
Dans un pays du sud où fleure la lavande,
De là, de sa fenêtre, en ultime demande,
Un chanteur né sétois convoite un citronnier...
Mais transplanter l'agrume ainsi qu'on l'appréhende,
A Paris, chez Brassens, sous climat mitigé ;
Au zeste déplacé , la crainte en infligeait !
D'où lubie insolite ou réponse normande,
Le poète rêva, pour le déménager,
En cabine téléphonique, l'héberger !
JP F Sitting Bull (2018)
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La Fontaine et Brassens
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La Fontaine et Brassens... une évidence et le besoin d''exprimer ce parallélisme à ma sauce...
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La Fontaine et Brassens
Repensons aux roseaux, aux aléas d'un chêne,
Où Brassens voit baigner dans "l'ode La Fontaine",
Leur Vénus Callipyge, érotisme enchanteur,
Cent bouches pour clamer leurs rimes de conteurs...
Toujours un bon moral plutôt qu'une morale.
Transférer nos défauts via l'espèce animale
Pour adoucir le heurt d'un vil comportement,
Pour qu'un mot bien choisi vise au discernement...
Ils ont leurs paysans qui travaillent la terre,
La liberté à prendre, à dire, à ne pas taire,
Dans le respect de soi en tant qu'intègre humain :
Le lire dans la fable ou écouter Brassens...
L'un, l'autre, à leur manière, ils sont auteurs d'histoires ;
Les vertus, la raison, sans dogme au répertoire,
Mais poser nos travers et pour nous inciter
A aller voir plus loin le chemin emprunté...
Des feintes pour instruire et pourtant des messages :
S'y reconnaître un peu, les méditer en sage !
Ironique inventaire, ces deux-là ont compris ;
Rien n'est jamais acquis, rien n'a vraiment un prix...
Ô vous Georges Brassens et Jean de La Fontaine
Un corbeau, un renard, trois vilains capitaines :
Vous savez enchanter notre for intérieur
Lui suggérer, en somme, être un être meilleur...
JP F. Sitting Bull
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Brassens la Cigale était une fourmi
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Brassens la cigale, c’était une fourmi,
S’il n’aimait le travail, lui, renard à demi,
C’était un rat du chant qui affûtait sa plume.
Et du levé du coq, dans l’aurore ou la brume,
Cette tortue habile avait bien du ressort,
Pas du tout un héron qui dédaignait son sort…
Brassens la cigale, c’était donc fine mouche,
Ses doigts sur un clavier, il était sur la touche,
Toujours loin du troupeau, pas loup, pas même agneau,
Mais qui par son ramage eut égard au "corps beau" !
Il était homme "à fable" : une cane, un gorille,
Une grive un beau jour, sur sa tête, atterrie…
Brassens la cigale, c’était l’œil du faucon,
Son regard indulgent : sommes-nous vrais ou faux cons ?
Distant pour un lion, respectueux pour l’âne
Et pour tout animal tel les hôtes de Jeanne…
Pour la rime ou l’écho avait son perroquet,
Il sublimait les chats, taquinait les roquets.
Brassens la cigale, c’était le hibou sage,
Philosophe sans l’être en pigeon de passage,
S’il se voulait penseur, c’est en simplicité
Qu’il déposait ses vers sans les expliciter.
Le monde végétal, le monde dit sauvage,
D’Esope à La Fontaine, un "ours" dans leur sillage.
Brassens la cigale, c’était un cachalot ;
La femme une déesse, ondine en pédalo,
Tantôt Grâce ou Furie, Erato, Mélusine,
Le grillon du foyer, mais pas dans sa cuisine…
Gloire à Blonde Chenille, ailes de papillon,
Qui le fit rossignol de nos microsillons.
JP F. Sitting Bull (mars 2017)
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Jean-Louis, un Maçon...
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Jean-Louis, un maçon, un jour de drague, osa
Vouer bras sains sur ceux… d’Elvira Dagrosa.
Elle vira de bord pour ce Brassens modeste,
D’un ciment plein d’amour : leur bâtisse en atteste !
Naquit donc quelque part notre indocile heureux ;
En la ville de Cette, on lui ouvrit les yeux.
Simone en demi-sœur, de neuf ans, son aînée,
Le vit grandir, joyeux, en chansons fredonnées.
Dans ce nid enchanteur, le long d’un golfe clair,
Dans la rue de l’Hospice et sur le Mont Saint-Clair,
L’écolier timoré, la plume retenue,
Hésitait à charmer sa muse, l’ingénue…
Dissipé ou rêveur, bien loin des vocations
- Sa Maman l’espérait dans de hautes fonctions -
Lui préféra la plage et la pêche à la rime,
Il brouilla des projets que la sagesse intime…
A l’âge où l’on veut plaire, il joua au voleur
Pour un petit larcin qui fit un grand malheur :
Ses 20 ans, puis l’exil, puis Paris dans l’impasse ;
Deux lustres de misère et de doute tenace !
Mais lire intensément et peaufiner ses mots,
Résidant d’une cour d’humains et d’animaux,
Le succès sommeillait pour ce gars de province ;
Ce sujet repenti devint Georges Brassens !
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JP F. Sitting Bull (mars 2017)
Ce fut mis en musique et chanté, par André Bec, dont quelques-unes de ses interprétations jalonnent cette rubrique...
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Merci, André
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Un rafiot va voguer
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Un rafiot de papier, vogue le bateau ivre,
Des canards sur la mare et la joie est de suivre
L'équipage d'un port, de Sète à "Santiano",
Des amis réunis devant un vieux phono...
Sain mât long à la hune et les voiles tendues,
Guitare sur la rive où gaité entendue,
Le Fantôme... "as" est là et le rêve est présent :
Brassens se réveille en nous comme un présent...
Moussaillons de fortune épris parmi tant d'autres
Et pitres sans la bible où tous de bons apôtres,
En escale et à quai bien plus que de raison,
Ils partagent le flux des vers de ses chansons...
Tels ces marins dont douze, au treizième un messie,
Accostés sur la grève, où la mer adoucie,
Tangue la poésie, à bâbord, à tribord,
L'ancre agrippe un récif pour "Les Copains d'Abord"...
JP F Sitting Bull (Décembre 2011)
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Le Petit Monde de Brassens
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Puisque tant de chansons sont toujours ritournelles
Que la brave Margot, aux charmes nourriciers,
Affole encore, à l’œil, le maire ou l’épicier,
Que le pauvre Martin dort en terre éternelle
Où nul ne veux chasser le moindre papillon ;
Belles Dames d’antan forment un florilège
De jadis, d’aujourd’hui, où dans un grand cortège,
Rôdent Verlaine, Hugo, Paul Fort, Musset, Villon,
Où des moissons de vers taquinent sa guitare.
Si l’arbre à sa fenêtre, lui, est déraciné,
Le fantôme de Jeanne, à se réincarner,
Parmi ses animaux, ressuscite, âme lare…
Et les sabots d’Hélène ont, du bois, le cachet ;
Le blé de Bécassine est hors de sa cachette,
Et l’on voit du bonheur chez les gueux, les pauvrettes,
D’explorer la beauté que l’on peut dénicher
Dans l’homme de la rue et les sournoises ronces…
Pas de tricherie, aucune facilité,
Modeste ou réservé sans fausse humilité,
Un gorille évadé, lui, sait ce qu’il dénonce ;
Des sentiers non battus, son parcours reste adroit,
Car sa pipe inspirée aux plus franches volutes
Fait des bouts de refrain que les rimes culbutent :
Gloire à ce troubadour, intègre… un être droit !
Combien de réflexions, combien de personnages
Sans morale réelle éveillent la raison ?
De relire son œuvre on y trouve à foison,
Mythologiquement, bel échantillonnage ;
Des expressions souvent à reconsidérer,
Des clins d’œil, des emprunts, toute une symbolique
Et bien sûr de l’humour et le bon mot magique…
Il a semé ses fleurs dans mon trou d’égaré,
Et depuis, moi rimeur, rêveur au clair de lune,
Je replonge candide au détour des écrits :
Tout ce qu’il nous a peint, tout ce qu’il a décrit,
Me ressource sans fin… comble un peu mes lacunes !
JP F Sitting Bull (septembre 2011)
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Tu me poursuis toujours, la Tombe buisonnière
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(en alternant vers ou propos paraphrasés de Brassens)
Des gens de basse source et des grands de la terre,
Te font ainsi hommage en démarche unitaire,
Depuis mon vieux qu’au fond des cieux t’as fais ton trou,
Le souvenir de toi, de mémoire est sans trou !
Les regrets éternels à présent me dépassent ;
Vibre la nostalgie aux chansons qu’on repasse…
Moi l’humble rimailleur, sur toi je renchéris :
Pour l’immortalité, oui, tu as réussis !
C’est beau, c’est généreux, c’est franc, c’est magnifique
Ta musique et tes vers sont des flux magnétiques.
Mieux qu’une sommité gisant au panthéon,
Toi, tu fleuris mon cœur, mon âme et ma raison,
Et malgré ce voleur chipant l’heure à ta montre,
Populaire à jamais, le temps nous le démontre
- Qu’il ait coulé de l’eau sous les ponts de chez nous -
Ta guitare s'éveille et hante un peu partout…
Tu me poursuis toujours, la tombe buissonnière,
Pour m’éviter souvent de suivre les ornières,
Ô cher Georges Brassens, et tes refrains sacrés,
C’est beaucoup de plaisir que d’aimer te chanter !
JP F. Sitting-Bull ( 22 octobre 2011)
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Sa Voix est mp3...
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L'ami Georges Brassens sans trop de fariboles
Confiait donc à Philips le son de ses paroles,
En vantait le progrès du rendu musical ;
Loin encore en était le trust "Universal" ...
Que de bonnes chansons avec ses riches rimes,
Et sans effet de mode et sans besoin de frime,
Lui qui en plein disco parlait de menuet,
Boudait le mot spoutnik pas assez désuet...
Que penser aujourd'hui ?... Toujours intemporelles,
Rien n'a vraiment vieilli dedans ses ritournelles ;
Mais les temps ont changé, on surfe en Internet,
Sa voix est mp3... téléchargée, en fait !
Ce fantôme artisan qui grattait sa guitare,
Le verrait-on voguer, l'avatar dare-dare,
En wifi, et tweeter sur les réseaux sociaux ?
"Liker" pour dire aimer, serait-ce à son niveau ?...
Et donc, plus de sa main, des strophes recopiées,
Mais venant du clavier d'un pc, imprimées !
Finis ses manuscrits et finis ses cahiers,
Ses écrits, parchemins de naguère... oubliés !
Et tout ce virtuel qui manque d'évidence,
Bien-sûr technicité et haute performance ;
Et Jeanne de jadis où rodait cane est-il, (*)
L'époque d'âge d'or dont est perdu le fil ?...
JP F. Sitting Bull (décembre 2018)
(*) cane est-i', allusion cachée dans le vers à Jacques Canetti, à qui tout comme Patachou, Georges Brassens leur doit doit beaucoup pour l'avoir présenté à des publics réceptifs...
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Du 22 au 29
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Du 22 au 29,
Du sortir de son œuf,
Semaine d’une vie
Donnée et puis ravie :
En octobre natif,
D’aussi ce mois chétif,
Une feuille est tombée,
Soixantaine achevée…
Et ses rimes sont là,
Nos cordes font le la,
Comme un nœud dans la gorge,
Nous chantons l’ami Georges.
Quoique toujours le vent,
Nous le sentons vivant,
Notre douleur discrète,
Plage d’écume à Sète…
Poète, troubadour,
Le moustachu balourd
Est « ancré » dans des livres.
Son verbe cru délivre
La liberté du mot,
La justesse des maux,
Et le vocable habile
Vient embellir son style !
Fit de son ordinaire
De l’extraordinaire…
Tel un Esope au brut,
Lui au physique abrupt,
Fit bijou d’écriture…
Et sans fioriture,
Donna à la chanson
De bien belles moissons !
JP F.Sitting Bull (octobre 2008)
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Georges Brassens est né un 22 octobre
... et il nous a quitté un 29... octobre
Nous sommes le 22 ocobre 2008, ou du moins en cette semaine du 22 au 29...
J'étais à une réunion où un orateur m'ennuyait particulièrement.
Installé à cette table ronde, en ce groupe de paroles, une vieille enveloppe d'un ancien courrier, je griffonne deux chiffres ;
le 22?... le 29?... me vient en tête la fin d'un vers de Brassens :
"du sortir de son oeuf" ça rime avec "29", l'imaginaire germe...
il est 22 heures, je rentre chez moi, PC, puis à 1heure du matin, ce sembant de poème est envoyé sur le "Net"...
Pourquoi?...
Comment?...
deux amis du forum "Les Amis de Georges" ont envie de mettre une musique dessus... dans un laps de temps plutôt court, ils me pondent chacun, avec leur style, une chanson... avec les moyens du bord... 3 jours depuis mon écrit, 4 tout au plus !
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Ci-dessous, le tout premier "produit" (conçu "modesrement") d'une interprétation d'André Bec (animateur du groupe d'enfants "Les Copains d'Accord, en 2008, et déjà bien avant)... son très moyen... mais bon cœur vibrant et émotion garantie !
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Aimer Brassens
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Aimer Brassens, c’est avoir dans son cœur,
Un bouquet de douceur qui fleurit sans rancœur.
Aimer Brassens, c’est d’un regard lucide,
Sans doute l’imiter, mais sans esprit cupide…
Aimer Brassens, c’est aimer, sans détour,
Soi et surtout l’autre avec ou sans retour.
Aimer Brassens, c’est vivre en poésie ;
Méditer les bons mots, des répliques choisies…
Aimer Brassens, c’est mon monde en…chanter,
C’est enchanter le monde et ne point déchanter !
Aimer Brassens, c’est s’ouvrir l’appétit :
Apprendre sans leçon, être moins abêti…
Aimer Brassens, c’est crisser de la plume,
C’est la lyre en délire, et la vague, et l’écume.
Aimer Brassens, c’est être tolérant
Et respecter autrui sans marcher tous en rang.
Aimer Brassens, c’est simple et formidable :
Oser ses opinions sans les rendre imposables.
Aimer Brassens, c’est mon choix, ma fierté,
Où souffle, en vérité, un vent de liberté…
JP F. Sitting Bull
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Ballade pour Brassens et ses Chats
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Pour faire une ballade à Brassens et ses chats,
Mes mots seront velours sous ma griffe ou ma patte…
Des vers pour ronronner où un verbe acrobate,
Là, sans tirer la langue ni la donner au chat,
Saura trier la bonne ou mauvaise herbe-aux-chats…
Pour chérir ces félins, ma foi, sans trop d’épate,
En mon écrit furtif, mes rimes disparates,
Comment donc sublimer tel pelage insidieux ?
Miauler ou feuler en maître à quatre pattes :
Anoblir l’animal déjà béni des dieux !
Quand l’humain est absent, je dis : « y’a plus un chat ! »,
Le fouette en pensée en cas d’humeur ingrate …
Doux « Blason » féminin a parfois pour nom « chatte »,
Lorsque mon parler leste appelle un chat, un chat…
Candeur ou volupté, cadence d’entrechats ;
Si de vous, "si à moi", tout le monde constate
Toute sa souplesse aux coussinets automates,
Ce félidé royal est bien un demi-dieu :
Il a tout du Sétois et un peu de Socrate,
Le chat est moustachu, son regard est radieux !
Un poète est souvent plus un gueux qu’un pacha ;
Bohème, il lui faut donc retomber sur ses pattes…
Brassens fut de ceux-là qui dedans les savates
Bravait le sort, jouant "à-la-souris-au-chat",
Dans l’impasse il était un oiseau pour le chat,
Rôdant vers l’incertain, souvent la bourse plate…
Mais matou de gouttière où va plume qui gratte :
Des toits de Florimont, du vieux Paris, pardieu,
Aux lumières de l’aube, en stophes renégates,
Voguaient, tanguaient ses mots sur des flots mélodieux
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Le « Trio Florimont »
chant et musique, maquette du
Trio Florimont
pour un spectacle-hommage
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« Brassens 100 ans 1921-2021, 40 ans déjà »
Voir leur site et leurs dates prévues :
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http://www.trioflorimont.fr/index.html
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leur agenda :
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http://www.trioflorimont.fr/agenda.html
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Le « Trio Florimont »
a créé un hommage clin d’œil, un spectacle
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« Brassens 100 ans 1921-2021, 40 ans déjà »
Voir leur site et leurs dates prévues :
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http://www.trioflorimont.fr/index.html
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leur agenda :
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http://www.trioflorimont.fr/agenda.html
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Le « Trio Florimont »
chant et musique, deux maquettes mp3
du Trio Florimont
en vue de créer un spectacle-hommage
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« Brassens 100 ans 1921-2021, 40 ans déjà »
Voir leur site et leurs dates prévues :
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http://www.trioflorimont.fr/index.html
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leur agenda :
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http://www.trioflorimont.fr/agenda.html
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Envoi :
Prince des troubadours ô disciple éléate,
Ô chanteur comme un chat des trottoirs et des cieux,
Pour tes fauves minets dont le poil est ouate
Sur un doux sein coquin : « Est-ce irrévérencieux
D’en-vi-er un chaton sur ta Margot béate ? »
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JP F. Sitting Bull
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à lire aussi (cliquez, sur le titre, ci-dessous souligné) :
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Que voyait-il ?
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Que voyait-il de sa fenêtre
Au levé, dès potron-minet,
Lorsque le jour ne semblait n’être
Sur les toits qu’un décor pas net ?
Quand l’air frais piquait tout son être
Et que le soleil tristounet
Gommait la nuit et faisait naître
Un jour nouveau ?... Imaginez !
Un chat venait sur sa fenêtre,
Le matin : un poltron minet !
Un sourire et de reconnaître
Silence et ronron mâtiné,
Quand l’aube de réapparaître,
A son réveil, se combinait…
Une heure où ma foi très peu d’êtres
N’avaient dehors pointé leur nez !
Que captait-il de sa fenêtre,
Sur ses cahiers, sur ses carnets ?
Au clair-obscur... un vers peut-être ?
De sa mansarde il devinait
Sa muse ingénue apparaître
Et dans ce ciel il advenait,
Lorsque les tuiles s’enchevêtrent,
Que l’inspiration cheminait !
Mais ce poète à sa fenêtre
L’ouvrait – Vous avez deviné –
Pour projeter un champ et mettre
Une aurore au ton satiné
Quand lieu et temps peuvent permettre,
Au créatif, d’être amené :
Vingt-deux ans pour « Notre Bon Maître »
Où ses beaux chants, là-bas, sont nés…
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Mais non...
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Mais non tu n’es pas mort, pas toi, foi d’Auvergnat :
Pas plus que ta Margot, qu’aux appas, on lorgna,
Que tous tes chats fripons logeant en ta gouttière,
En l’impasse, où tes vers, puisèrent la matière…
Une rue, une école, un parc ou un quartier,
Une thèse, ou un livre… ont ton nom associé.
On joue à Cupidon qui décoche tes flèches,
On chante guilleret foutriquets ou pimbêches,
Et ta libre pensée, ouverture d’esprit,
Ton gorille égaré, son juge malappris,
La main qui n’appartient qu’à la femme amoureuse,
Tes mots crus dont on sent plutôt licence heureuse.
La guitare en nos bras rappelle ainsi par toi,
Ta musique et tes mots, qu’ils ont mûris cent fois,
Qu’il faut laisser vibrer toute âme poétique,
Car ton cœur, c’est ta plume immortelle et mythique.
Mais non tu n’es pas mort, tu es Georges Brassens ;
Partout on te fredonne à Paris, Sète ou Reims,
Et dans tous les pays où la voix se fait rime,
Tes chansons sont bonheur quand des cordes s’expriment !
JP F. Sitting Bull (2015)
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Puis le même exercice, un petit changement, dans les derniers vers en hommage à André Bec.
André Bec, instituteur dans une école à Barraqueville dans l'Aveyron, émulateur d'un groupe vocal d'enfants "Les Copains d'Accord's", un brave homme, la guitare sur le cœur.
L'école d'enseignement primaire de Barrequeville s'appelle :
"L'école Georges Brassens",
d'où ce double hommage.
Mais non …
Mais non tu n’es pas mort, pas toi, foi d’Auvergnat :
Pas plus que ta Margot, qu’aux appas, on lorgna,
Que tous tes chats fripons logeant en ta gouttière,
En l’impasse, où tes vers, puisèrent la matière…
Une rue, une école, un parc ou un quartier,
Une thèse, ou un livre… ont ton nom associé.
On joue à Cupidon qui décoche tes flèches,
On chante guilleret foutriquets ou pimbêches,
Et ta libre pensée, ouverture d’esprit,
Ton gorille égaré, son juge malappris,
La main qui n’appartient qu’à la femme amoureuse,
Tes mots crus dont on sent plutôt licence heureuse.
La guitare en nos bras rappelle ainsi par toi,
Ta musique et tes mots, qu’ils ont mûris cent fois,
Qu’il faut laisser vibrer toute âme poétique,
Car ton cœur, c’est ta plume immortelle et mythique.
Mais non tu n’es pas mort, tu es Georges Brassens ;
Partout on te fredonne à Paris, Sète ou Reims,
Ou à Barraqueville où la voix se fait rime,
Tes chansons sont bonheur quand des cordes s’expriment !
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A sa manière, et avec des petits moyens techniques, vous découvrirez, danc ce recueil, quelques-uns de mes vers mis en musique par André Bec.
Essais chaleureux et amicaux.
Sitting Bull (2015)
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Son Sourire
Ce regard, de mémoire, au seuil de mon enfance,
C’était des yeux coquins, télé en noir et blanc ;
Il chantait au public des baisers sur les bancs
Derrière une guitare en bougonne présence.
J’aimais tant ce chanteur, fabuliste, conteur,
D’emblée il m’invitait à vivre ses histoires,
Sa voix donnait aux mots la conviction de croire
En Margot, Cendrillon, en leurs appas charmeurs.
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Et les cordes vibraient sur l’habit de cet homme,
Un gorille attendri peu ou prou truculent,
Mais, subtil, délicat, toujours véhiculant
Une libre pensée à explorer, en somme…
Sa musique effacée un peu comme un trésor,
C’était pour mon oreille, après rime, la perle…
Sans artifice aucun, sans être un rare merle,
Son chant me pénétrait comme un grand réconfort…
Le premier, l’éternel, enfin l’atout ultime,
C’était par son sourire et je l’affirme haut,
Par sa mine explosive, expressive... oui, oh !
Que Brassens s’invitait dans mon jardin intime !
Avant de mieux capter le sens de ses chansons,
M’amusaient sa moustache et puis sa bouille hirsute,
Sa fossette au menton, au front, sa sueur brute ;
Ce regard m’accrochait… et j’avais des frissons !
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Et voilà... à nouveau une version mise en musique et chantée par André Bec que je cite à plusieurs reprise dans cette rubrique
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Merci André
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à lire aussi (cliquez, sur le titre, ci-dessous souligné) :
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Neiges d'un Temps
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Valloire-Galibier est la seule station en France à organiser un Concours International de sculptures sur neige. Cette rencontre, véritable rendez-vous depuis de nombreuses années, est un pôle d'attraction remarquable et l'occasion de côtoyer des artistes du monde entier.
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"Un flocon entre les dents", en voyant cette tête de Brassens sculptée dans la neige, en lisant « Je, François Villon » de Jean Teulé, j’avais été inspiré, avec l’envie d’écrire ce « pastiche » sur la « Ballade des Dames du Temps Jadis ». J’espère qu’il vous plaira…
Neiges d'un Temps
Et voilà qu’en ce beau pays,
Tombe là, fraîche en son domaine,
Pour blanchir sol, plaine et taillis,
D’un duvet, ce givre qui draine,
Un tapis flou, laiteux, qui gaine
Sur la terre, un manteau troublant,
Cette couche en peau plus qu'humaine :
Cette neige incrustant le temps !
Quand Villon vit, sur les parvis,
Qu’avec elle, on sculptait des reines,
Tout son monde semblait ravi :
Blanche Neige était souveraine !
La Nature ainsi mise en scène
En poudreuse opaline au vent,
Ivoirine aux abords de Seine,
Cette neige incrustait le temps !
Aujourd’hui celles de jadis,
Que chanta autre énergumène,
Ce gorille errant "quo vadis" :
Brave Georges qui nous amène,
Une cane ou des chats qui traînent,
Sur des vers, des rimes d’antan…
Ce Brassens à l’âme sereine
Comme neige incrustant le temps!
Prince moulé quelque semaines
Pour un hiver si lactescent
Et que Maistre François reprenne :
Mais où sont les neiges d'antan !
JP F. Sitting Bull (2009)
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Mise au génie, à part... le Singe avait raison
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Mise au génie, à part, c’est en prenant le mors
Qu’un Gorille agrippa un juge au droit de mort,
Surpris dans un maquis, supplicié d’une envie,
Cet attifé robin eut donc craint pour sa vie…
Âpre gauloiserie où ce mâle à autrui,
Sans études du code, il n’en est pas instruit,
Sape un homme de loi, l’éprouve, à son augure !
Ses décrets d'écimage à gommer des figures,
De tant de cous tranchés, un juriste accablé,
C'est lui qui est puni, son fessier empalé :
« Sus au glaive brandi dit celui de "Justice",
Qui prône en ses verdicts, le trépas pour sévices... »
Si le simien commit atteinte à magistrat,
Là sur ce procureur, vu qu'il administra,
A son tour d'encourir, en son corps, la torture :
Brassens, l'avait chanté "proie" offerte en pâture… » (d'après la chanson « Le Gorille »)
JP F. Sitting Bull (15 octobre 2020)
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Je vous salue, Margot
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Un regard coquin sur "la Femme" où il en ressort que c'est mon œil "masculin" qui semble être mis en avant...
Essai où j'ai mis en évidence la plupart des dames évoquées par Georges Brassens.
Bonne lecture :
Je vous salue Margot
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Cendrillon au sous-bois sur aussi son corsage,
Virevolte un papillon,
Qu’on ne va pas chasser, mais… choyer ce corps sage,
Autant que le cotillon !
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
D’une avant-rime digne et non pas interlope,
Ô Dame Fidélité,
Que tous on vous vénère, ô douce Pénélope,
Grillon à féliciter !
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Et puis pour d’autres chats, je vous louange, Jeanne,
Vous qui avez cru en lui,
Vous Mère Universelle aux lueurs diaphanes,
Du mieux, vous l’avez chéri…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Ô vous, fille de joie, en des mots hypocrites,
Dite « petite vertu »,
Vous… trop souvent battue, avec vos bleus… sans suite ;
Suppliciée en mes vers tus !
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Désir, fuite ou refuge, ô vous, femme infidèle,
Votre peur de tout gâcher ;
La peau a ses pulsions mais l’oiseau bat de l’aile,
Pourtant, vous vous recherchez…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Et voici, vous, femme d’Hector, douce égérie,
Vos tricots chauds sur nos dos,
Moi l’ami de votre mari, et vous ravie,
De délester nos fardeaux…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Et je chante pour vos sabots ô Belle Hélène,
Qui, vêtue en modeste habit,
Bergère enjouée et teint frais, quoiqu’il advienne,
Scintillez mieux que rubis !
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Mélanie ou Suzon, Lisette ou Bécassine,
La Fanchon qui recoud,
La Mimi d’un faubourg, la soubrette féline,
La grisette au sang qui bout…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas de cou !
Et dans un petit lot : « Les Mégères-Tigresses »,
De celles nous emmerdant,
Quoique hommes conciliants recherchant leurs caresses,
Et sans doute, moi dedans…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Et pourtant le cocon d’Amour, Blonde Chenille,
Sans contrat, fière union,
Deux cœurs à l’unisson où deux regards pétillent
D’idéale communion…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
Et me revient le frisson d’une ombre effleurée,
Qui pourtant sur le chemin,
Une passante, dans mon rêve, est l’invitée ;
Mais je ne prends pas sa main…
Je vous salue Margot, nourrice en pleine grâce,
Le meilleur soit avec vous,
Me vouant à vos seins où un chaton prit place,
Sur vos beaux appas du cou !
JP F. Sitting Bull (Novembre 2020)
Qu'est en-t-il de nos jours de ces "braves dames du temps jadis" de "Tonton Georges" ?
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De Sète à Narbonne
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Que de Sète à Narbonne ô la route enchantée,
Qui point ne mène à Rome ô pourtant "boum !" au cœur,
Que poétique ardeur, que textes disséqueurs,
A cheval sur Pégase ô muses contentées,
Que guitare en chansons, lune et soleil moqueurs,
Que flippent pipe ou lippe, odes toujours hantées,
Qu’encore et dans la rue elles soient rechantées.
Que Trenet et Brassens, amuseurs chroniqueurs,
Quand la pluie est romance et La Mort patentée,
Du golfe du Lion, des golfes clairs, en chœur,
Du bateau des copains, ancre en accroche-cœur,
Qu’on fredonne une mer toujours "re-commentée"…
La musique et leurs mots pour précieux remorqueurs,
Avoir l’âme fleur bleue et foi réinventée…
JP F. Sitting Bull (Juin 2016)
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Au Paradis, sur une mare
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Au paradis, sur une mare,
Se grattouille un doux tintamarre :
Un estivant de l’éternel,
Agréable, sempiternel,
Immortel en ses mélodies,
Inoubliable prosodie,
Chante cent ans non poussiéreux,
L’Ami Brassens nous rend heureux !
De son dictionnaire de rimes,
La richesse des mots s’exprime.
Si mes huitains partent bon pied,
A double sens, à contre-pied,
Ma plume ébauchant cet hommage
Est hésitante en son sillage ;
D’une œuvre où tout a été dit,
J’ai le vers hasardeux, pardi !
Et je m’accroche à ses moustaches,
Et je m’affaire à cette tâche,
Tout en fouillant ses manuscrits
Je m’aperçois que ses écrits
C’est mine d’or et déférence :
On l’aime en tout, de connivence ;
Rarement des chants entonnés,
N’ont tant charmés et étonnés…
Seule révolution possible,
Tel lui, ma foi, vivre plausible,
Humilité, simplicité,
Dans un pluriel très limité…
Aucune leçon à personne,
Pas vouloir formater la donne,
Auto-censure ou non-tabou,
Mais de la liberté au bout…
Cœur auvergnat mais bien de Sète,
Auteur profond, qui sans pincette,
- « La Mauvaise Réputation » -
Bouscula bien nos traditions ;
Siècle dernier, depuis légende,
Bonheur sur nos cordes friandes,
Intemporel et tout autant,
Nous charment ses neiges d’antan !
Et me voilà à le relire,
Esprit sensé ou bien délire,
Son bien penser, son plein d’humour,
Puis aussi ses notions d’amour,
Moi dont la voix d’un grand timide,
Trop réservé quoique intrépide,
Mes créations, c’est évident,
Beaucoup de lui germe dedans !
JP F. Sitting Bull (8 mars 2021)
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Sur les pas de Brassens
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Combien donc sommes-nous, par de-là nos collines,
Foulant du sol français avec l’âme orpheline,
Paris, Sète ou Paimpol, aussi Lézardrieux ;
Passants respectueux,
Elans affectueux…
Souvent seuls à marcher sur ses pas de naguère,
Dans nos parcours, venus, loin d’un esprit grégaire,
Avec le cœur battant devant l’antre du « Grand »,
Pour un délit flagrant,
L’émotion s’intégrant !
L’impasse Florimont aux modestes bâtisses,
Où les couloirs du temps pour sa mémoire agissent,
Vieux Paris effacé, une barrière en bois ;
Cependant où l’on voit
Lui-géant sur paroi !
Mais passant au dedans de la venelle étrange,
On transit, on se fond, et nos sens se mélangent…
Deux « Pierre » ont, en ces murs, un ciment bien scellé ;
Où Georges d’exceller,
Ses chansons, ficelait…
22 balais vécus dans sa « Cour des Miracles »,
Dont 10 ans, ventre creux, espérant quelque oracle,
Où dans ce quatorzième son fantôme est présent :
On le rêve écrivant,
Son œuvre mûrissant…
Le Moulin de la Bonde hors banlieue à Crespières,
« Dix stances d’un voleur » visitèrent ces pierres ;
Studio improvisé du disque « TNP »,
Ses amis s’occuper
A tout bien retaper…
Lutèce au Méridien, Brel en son voisinage,
Le bistro du boxeur, un parc en son hommage,
L’époque plus cossue, une villa plus loin,
Au sous-sol un recoin
Pour la paix des voisins…
Mais la gloire exigeante, il n’était plus à l’aise…
Au pays de la Jeanne un peu sa paimpolaise,
Il résida, serein, dans le grau du Trieux,
Nid de Lézardrieux
Et bien loin des curieux…
Nous bien-sûr estivants sur nos routes vers Sète,
Son berceaux, son repos, la Ville fait recette…
L’est bien loin ce larcin, d’âpre réputation,
Et d’auto éviction,
D’exil, d’humiliation…
Car l’enfant du pays en devenant poète
Plus lu que Valery, aujourd’hui… on le fête !
La rue Henri Barbusse, en haut son nom à « LUI »,
Une plaque à l’appuis,
Son ancien huis, reluit…
Centre Georges Brassens pas appelé musée,
Viens l’âme du « Bon Maître » en présence amusée,
Cimetière du « Py », pin parasol planté,
Est là juste à côté
D’un étang convoité…
Et voilà où j’en suis, noircissant cette page,
Combien nous dénombrer, rôdeurs en son sillage,
André, Ninon, ou Pat… tant de « franco-du-port »,
D’imaginaire bord,
Tant de Copains d’abord…
JP F. Sitting Bull (30 avril 2021)
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Ma Dose de Brassens
C'est jour de carnaval, folklore de province,
Les rondeaux à l'honneur, costumes prestigieux,
Fifre ou chant de terroir, et s'ils sont élogieux,
Je n'ai pas oublié ma dose de Brassens...
Un roman qui captive un beau style et j'en pince,
Une intrigue en haleine et plaisir de lecture,
Et je suis transporté dans la belle aventure ;
Mais sans en oublier ma dose de Brassens...
C'est le film de l'année, où mendiants sont les princes,
Des décors naturels, des sublimes acteurs,
Un suspense étendu, un bon fil conducteur ;
Mais rien pour oublier ma dose de Brassens...
Ô toi Mon Ame Fleur, ta volupté m'évince,
Et je meurs de plaisir sur ta tendre poitrine,
Nos deux cœurs apaisés, des frissons plein l'échine ;
J'ai failli oublier ma dose de Brassens...
Et je vis d'amitiés, à la dalle qu'on rince,
De bons mots échangés en pantins faux virils,
Révoltés mais pantois, et d'actes puérils,
Et pour nous raisonner, la dose de Brassens...
La lune en clair-obscur quand l'horizon la coince,
Et puis tous ces pastels aux teintes de l'aurore,
L'aube et le crépuscule à m'émouvoir encore,
Pourtant sans oublier ma dose de Brassens...
Il est un bel éden qu'aux touches les plus minces,
L'exode telle une île aux vents chauds d'un atoll,
C'est du soleil rêvé, et pour d'autres envols,
Mais, qu'en bagage à main, j'aie ma dose Brassens...
Et l'art évanescent, des violons qui grincent,
Beauté en toute chose, esthétisme éternel,
Et tout un patrimoine au cachet démentiel,
Cependant me revient ma dose de Brassens
Mon jardin coloré beau tableau qui décoince,
De l'iris à l'œillet tout s'irise en pétales,
Semeur aux quatre temps, graine expérimentale,
Mais il n'est à cueillir que dose de Brassens
Les médias , la télé ont souvent teneur mince,
Bel apparat pour l'œil, strass et décolletés,
Un joli visuel... quant à la qualité...
Du vingt-deux au vingt-neuf, octobre avec Brassens...
JP F. Sitting Bull ( 20 mars 2020 )
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Le « Trio Florimont »
chant et musique, deux maquettes
du Trio Florimont
pour un spectacle-hommage
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« Brassens 100 ans 1921-2021, 40 ans déjà »
Voir leur site et leurs dates prévues :
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