top of page
Visuels, Voyages, Nature

Visuels, Voyages, Nature

A l'Ombre de mon Chêne

A l' Ombre de mon Chêne

​

​

Soixante ans et ce chêne avec ses jets de glands,

Et j’ai posé l’outil, le temps se déréglant…

Et j’ai changé de vie à cheval sur mon rêve :

L’arrêt de mon métier pour une grande trêve.

 

Je respire avec foi des instants moins tendus,

Dans des projets de choix que j’avais attendus.

Je ne veux plus courir, mais là je marche encore,

Et actif, et présent, aux couleurs de l’aurore,

Je promène, candide, un nouveau sentiment.

Comme l’oiseau du chêne, en complice – gaiement –

Je savoure aujourd’hui ma paisible retraite.

Point d’exil au lointain et point d’île secrète,

Simplement ce grand chêne, et auprès du gros tronc,

J’écoute du Brassens, pensant être moins con.

 

Comment dire autrement là que je vis radieux,

A l’ombre d’une branche, en paradis gracieux ?

 

JP F. Sitting Bull (août 2015)

​

 

​

 

​

_________________________________________________________________________________________

​

​

Un Jour d'Eté à Sarlat

​

​

Sarlat éblouissante et touristes béats,

La poésie en fleurs... - Gloire à La Boétie ! -

Dans ce site vieillot aux mille facéties,

Escapade gourmande au pays du foie gras...

 

Ces pierres de jadis comme un jeu historique,

Délice d'un confit, l'estomac bien repu,

Je voudrais vous conter mon sentiment confus ;

Je revois ce tableau sur la place publique...

 

Une femme chétive archet au violon

Répétait sa musique et j'en frissonnais d'aise,

Mais un fait me troubla sous la pleine fournaise :

Sa fillette quêtait en habit de souillon...

 

Ville où Robert Hossein tourna "Les Misérables",

Richesse des nantis, pour d'autres, le fossé,

Leur sébile, un chapeau, tendu et proposé ;

Aubade pour obole, à leur faim, secourable...

 

L'instrument m'émouvait mais j'étais affligé

De devoir supporter des motos vrombissantes ;

Indélicat départ, l'action était blessante :

Ce bruit si offensant, quel vacarme infligé !

​

............

 

Sarlat était bien belle en fierté citadine

Je n'en retiens pourtant qu'un bel air engageant ;

Ces motards oubliés ?... mais pas ces braves gens,

Leur musicale rencontre périgourdine...

 

JP F. Sitting Bull (juillet 2019)

​

​

​

​

​

 

​

 

​

_________________________________________________________________________________________

​

​

​

Dans mon Jardin secret

​

​

​

Dans mon jardin secret, je cultive mes fleurs,

Vivace est mon esprit loin des écornifleurs ;

De la rose à l'heuchère, du phlox à la pivoine,

Coin d'ombre ou plein soleil, je prêche comme un moine

Au bourgeonneux parterre où j'aime m'y mouvoir,

Bien présent à la pelle, au sarcloir, au plantoir.

 

Insectes butineurs mais voraces limaces,

L'équilibre est ainsi : le sol a ses menaces !

Le dahlia fier dressé et l'hosta réservé,

Les abords désherbés qu'il faut bien observer,

Le cycle végétal et les saisons qui tournent

Et gérer les déchets, le compost qu'on retourne...

 

Mon lys ouvert est svelte et l'iris me sourit,

Et si au fil de l'an si chacune périt,

D'autres seront des fruits, des racines nouvelles,

Des graines de vertu de survie éternelle ;

Bien-sûr mon arrosoir, moi qui chante ou leur parle,

Chapeau à la Van Gogh quoique je suis loin d'Arles...

 

Mon "as terre" a son "fret" et danse mon aster,

Semeur sans parabole et crédo sans pater,

Car si je suis prieur c'est sans messe binée,

Dans la plante butée à l'amour, combinée...

Paix tu m'as, pétunia, ô monde végétal ;

Lenteur, sérénité, apaisant mon mental !

 

Sans tristesse pourtant , là, je mets l'ancolie,

Sous l'orpin qui revient... C'est sans mélancolie,

Que toujours je recherche un espace vaquant

Et pour l'espoir du peintre , un tableau convainquant...

D'une pensée en mars, novembre un chrysanthème,

Ô pétales variés, vous dire : Je vous aime !

 

Angélique, Anémone, Eglantine, Hortensia,

Capucine, Brunelle, Hyacinthe, Magnolia,

Tous ces prénoms jolis qui fleurissent magiques,

Violette, Daphné, Lilas et Véronique,

Puis dans le masculin germé du genre humain

Aloès, Narcisse, et peut-être Jasmin...

 

JP F. Sitting Bull (Juillet 2018)

​

​

_________________________________________________________________________________________

​

​

​

Stavelot

​

2017, au carnaval du Monde à Stavelot, exceptionnellement dimanche 20 août où j'ai retrouvé un ami "blanc moussî" (travesti de blanc, un peu fantomatique encapuchonné et masqué).

Ma fille ainée et moi-même avions rêvé de faire participer mon petit-fils en personnage " longs-bras" (personnage de Malmédy taquinant chevelures et chapeaux).

Pari réussi, brave petit de deux ans et demi qui caressait les chiens à sa hauteur plutôt que décoiffer les gens de la foule...

​

 

 

Stavelot...

 

Sous un soleil radieux, pleuvait des confettis,

Sur la rougeur des nez des troublants "blancs moussîs",

Mon petit-fils ravi avait bien fière allure,

Plume au petit chapeau, grimé sur la figure,

Dans Stavelot en fête aux plus vives couleurs...

Apollinaire en moi, égayé, sonnait l'heur,

Et face à l'abbaye une grande parade,

En carnaval du Monde animait ma balade...

 

En faux moine éconduit, la blague permissive,

Était vêtu Robert, plus blanc qu'une lessive,

L'était masqué l'ami, qu'il puisse être oublié,

Pour mieux hanter tous ceux qu'il voulait titiller ...

 

Tout le monde équipé de sa tenue de joie,

La liesse était là défilant sur la voie,

En chaque personnage, un rituel avec,

Les rondeaux, la musique, au mieux - il n'est bon bec...

tements bigarrés, fanfares vrombissantes,

En citoyens terriens, en foule délirante,

Mais en fraternité, là vibrait Stav'lot..." teint"...

Je le clame pour tous : vive les Stav'lotains !

 

JP F. Sitting Bull (fin août 2017)

​

​

​

______________________________________________________________________________________________________________________

​

​

​

 

Brantôme

​

​

​

​

Dans une ville en fleur au soleil caressant,

Moi rêveur, je flânais près d’un parc ravissant,

J’attendais Mon Aimée égarée aux emplettes,

M'installais sur un banc, méditation complète.

 

Un belle estivante, une halte, elle fit ;

La Dordogne chantait et lançait un défi.

Comme deux esseulés, ombragée avenue,

Une douceur planait, mon nez pointait aux nues !

 

Ô sublime nature, ô Périgord radieux,                          

Murmures des oiseaux, ô paradis des dieux,

Là partout où mes yeux miraient tant de merveilles,

Je souriais, béat, bien-être et joie en veille !

                                              

Et sans esprit badin, pourquoi pas lui parler

A ma voisine assise et me laisser aller :

Descendre du ciel bleu, lui conter mes vacances,

Suspendre un peu le temps sans profil de romance !

 

Vouloir exorciser de ma timidité,

Et pouvoir m’exprimer, sublimer, valider

Cet écrin visuel… - D'emblée en fus-je aphone ?...

Son attention portait vers l'écran d'un smartphone !

 

Son clavier si petit... - que moi, tant d’acuité

Dans Brantome animé ; plein de curiosités…

Je ne sais qui des deux était le plus candide ?

Petit bonheur « smiley » ou soif d’azur avide ?

 

Mais tels deux amoureux hors de ce banc public,

Son « Roméo » survint des bras s'ouvrant à pic…

Parenthèse éphémère ou trouble incertitude,

 

Hélait ma muse au loin : ô ma tendre habitude !

 

 

 

JP F. Sitting-Bull (Brantome, août 2016)

​

​

​

______________________________________________________________________________________________________________________

​

Mon Liège

​

​

 

S’écoule en flots de Meuse et sous ses ponts dans Liège,

Mes souvenirs lointains de la rue Hors-Chateau, (*)

Des bistrots d’étudiants, où déjà bien trop tôt,

La bière en pleine crue avait tendu son piège !

 

Déluré, motivé, rêveur et gai luron,

Moi, ce fieffé pantin en la Cité Ardente,

J’arpentais ses pavés dans l’ivresse bouillante,

Libre comme un pigeon souillerait Le Perron !  (1)

 

Près de la Violette, un bureau de police, (2)

Bien loin de dégriser ma torpeur d’arlequin ;

Outrance de jeunesse avec l’esprit taquin,

J’affrontais les moulins d’un Don Quichotte en lice…

 

Pourtant de cette ville, une étrange candeur,

Le parler de "Tchantchès", son accent pittoresque ; (3)

Diplômé d’une école, enfin tout juste ou presque,

Reste un bout de ma vie où j’étais doux glandeur !

 

C’est l’âge où l’autre sexe égaie aux coins des rues ;

Juste avant le « carré », la Vierge de Delcour  (4) (5)

Ne pouvait tempérer mes enflammés discours :

Sang confus, cœur battant, j’étais cabri qui rue !

 

Ces lieux chauds, certains jours, quand oubliant mes cours,  (6)

Lumière tamisée attisant ma débauche,

Je brûlais mes désirs que les ombres chevauchent,

Ephémères bonheurs d’un cahoteux parcours…

 

Puis mes vingt ans passant, plein d’illusions nouvelles,

Période où un métier sembla me rendre sage,

L’homme devint papa, et moi,  lion en cage,

Le temps avait drainer ses tours de manivelle…

 

La place Saint-Lambert qu’autrement j’aperçois, (7)

Son charme est différent et vers d’autres auspices,

Mon regard a mûri. Le Palais de Justice

Est devenu fleuron qu’aujourd’hui je perçois…

 

« Le taureau de Joseph » saluant « Charlemagne », (8) (9)

Symbole estudiantin de tout rassemblement ;

« Charles Rogier » plus loin, font qu’en ces monuments(10) :

« Ô - Valeureux Liégeois - (11) ton fier chant en témoigne ! »

 

Bien-sûr ces beaux quartiers en ces quelques clichés,

Où splendeur rejaillit sur ma mine amusée,

Mosane architecture et somptueux musées,

Cathédrale ou église au panache affiché…

 

………………………………..

 

« Ton physique encastré et contours de collines ;

Brel t’a vue en hiver, toi neigeant vers le ciel, (12)

Tu le happas tout cru, le sort fut démentiel :

Ô toi, Fille de Meuse(13), enivrante et féline…

 

J’ai connu tes vieux trams, devine les nouveaux,

Ton patrimoine exquis d’œuvres bien restaurées,

Et telle amante chiche  - ô t’ai-je minorée ?

Je reviens voir fleurir tes quartiers, tes côteaux »

 

 

 

JP F. Sitting Bull (février 2023)

​

​

De "Mon Liège", de vous expliquer sans convaincre :

​

La rue Hors-Château (*) est ce lieu où j’ai poursuivi mes études secondaires, qui s’écarte un peu du centre historique de Liège, début de cette artère le musée de la vie wallonne est exceptionnel et populairement très captivant, plus loin l’église Saint-Barthélemy d’aspect moyenâgeux, en parallèle un méga-musée qui donne sur la rue Ferronstrée où j’ai fréquenté les bistrots évoqués dans la première strophe.

​

Le Perron (1) est un monument-fontaine symbole des libertés de la « Cité Ardente » (surnom de Liège), il est installé sur une place remplie de terrasses de brasseries, situé devant  la Violette (2) qui est le nom (pour les français) de l’hôtel de ville ou la mairie.

​

Tchantchès (3) est un personnage emblématique gouailleur, pochard, rocambolesque devenu marionnette et de nos jours géant de folklore, on le fait s’exprimer en wallon ou en liégeois.

​

Un peu hors du centre historique, entre boulevard et piétonnier une statue d’une « Vierge à l’enfant » qui donne devant la Cathédrale Saint-Paul et à la droite de « cette Vierge de Delcour (sculpteur de renom) » (4) (5),  un grand « carré » (un quartier), lieu-dit ainsi  où les rues du périmètre font commerces, boutiques, cinémas, salles de spectacle ; l’intérieur, des ruelles tantôt coquines ou plus canailles (la nuit surtout, c’est assez chaud ), mais aussi des restaurants et boutiques chics, et donc de ces boîtes où l’on pouvait danser ou folâtrer l’après-midi (6) (même en semaine) avec sa « copine », son flirt du moment (du moins de mon temps, de 1970 à 1980).

​

Puis je reviens au centre historique, cœur vraiment incontournable de Liège, « La Place Saint-Lambert » (7) face au « Palais des Princes Evêques » (dans un très-très lointain passé, Liège était la capitale d’une Principauté au pouvoir ecclésiastique), pour faire court, cette grand’ place est l’aboutissement de plusieurs lignes de bus de banlieue, sous cette place un musée préhistorique et un villa romaine, actuellement un chantier (une ligne de tram futuriste) gâche la vue la vue dudit superbe palais qui a été Palais de Justice de nombreuses années, déménagé depuis peu, pour devenir un rendez-vous festif, nettement plus convivial.

 

Parler de Liège sans omettre quelques endroits typiques s’avère ardu, que les férus de la cité m’en excusent… Quittons donc la place historique du paragraphe précédent pour passer devant  l’Opéra de Wallonie, et faisons un saut plus loin de deux boulevards (de la Sauvenière et d’Avroy), omettant quelle honte la superbe église Saint-Jacques au style baroque flamboyant, pour arriver au lieu-dit « Les Terrasses » (jolis parterres et bancs publics, jonction entre le boulevard d’Avroy et un quartier limite dit « La Boverie »). Là, une statue vénérée par les étudiants fêtards de tout bord : « Djozef  et li Torê » (8) (Joseph et le Taureau), un homme nu domptant l’animal, défilés devant  à la Saint-Nicolas et la troisième semaine de mars (dite la Saint-Torê, ‘Saint-Taureau’ en français, substituée à la Saint-Joseph, je suppose) : attention… guindailles assurées ! Ce ‘bovidé mâté’ n’est pas loin d’un monument  commémoratif (dans le boulevard d’Avroy) dédié à la famille de Charlemagne (9).  A noter aussi que Charlemagne  a sa marionnette et son géant de pacotille, c’est aussi un personnage qui intervient, et peu importe les anachronismes, dans des aventures, souvent contées pour un jeune public en compagnie du fameux Tchantchès cité plus haut. Se termine cette voie par une statue de « Charles Rogier » (10), forte personnalité historique qui a joué un rôle important pour l’indépendance de la Belgique, qui encouragea le canonnier « Charlier à la Jambe de bois » et des « Valeureux Liégeois » (aussi titre d’un chant populaire et révolutionnaire toujours chanté) (11) à se soulever.

Puis à la gauche de ce momnument, la rue des Guillemins très commerçante qui donne sur un grand nœud ferroviaire : « La gare des Guillemins » , son nom lié de l’emplacement d’un ancien couvent des Guillemites (Ordre de Saint-Guillaume).

​

Brel a créé une chanson « Il neige sur Liège » qu’il considérait  peu aboutie (sa chanson) avec cependant de belles images poétiques : Liège étant encastré dans une cuvette, ‘Le Grand Jacques’ a raison, avec le vent , quand il neige sur la ville, on a l’impression que ça neige vers le ciel (12). Cette chanson fut remise à l’honneur lors d’un show d’inauguration de cette gare relookée : rails sur lesquelles on aurait posé un énorme édifice en forme de coupole retournée, transparente, ayant l’aspect d’un casque hyper-géant (de verre, de béton et de fer),  dû au créatif de l’architecte Santiago Calatrava.

 

Fille de Meuse (13), j’ai toujours entendu ces termes quand on évoque, Liège ou Huy, notamment..

 

……..

​

J’aurais pu évoquer Outremeuse, l’autre rive de la Meuse, « Le pendu de Saint-Pholien «  (pour ceux qui ont lu les Maigret), quartier cher à Simenon, ses boîtes de jazz, petits clubs conviviaux, et sa procession du 15 aout, l’esprit gai et frondeur… Ma chère cité a beau n’être qu’un petit Paris, peu importe, comme on le dit ‘amon nos ôtes’ (chez nous) :

« Passe par Liège et tu seras servis comme un Prince ! »

 

….

 

Volontairement, j’ai surtout évoqué le Liège de ma jeunesse, on peut dire d’un autre siècle… et je ne poste pas de photos pour laisser à celles et ceux qui veulent découvrir cette cité, le plaisir de l’imaginaire, et dans un second temps, le plaisir de la visiter…

​

​

​

_________________________________________________________________________________________

​

​

 

La Pomme de Verre

​

​

 

Le vert est dans le fruit,

Dans la pomme de verre,

Issu d’un peu de terre,

Qui pousse en usufruit…

 

Transparente potée, 

Douce croissance exquise

Mes vers en convoitise

Subliment sa montée !

 

Là sans ver s’y nourrir,

Fières limbes ouvertes,

En terrarium alerte,

Les voir s’épanouir,

 

Où le haut, tige creuse,

D'aspect fausse golden,

D'Hespérides, d'Eden,

Sied à ma plante heureuse…

​

La Nature est son don,

De beauté et de vie,

Sa sève a de l’envie,

Forte et sans abandon !

 

De sa cloison de verre

Ce vaillant végétal,

Au trajet théâtral

Se sort du point tubaire ;

 

De sa courbe canule,

Vont ces feuilles groupées,

D’aérienne envolée,

Hors de ce pédoncule…

 

Je ne sais plus pourtant,

De la touffe rebelle :

Comment s’appelle-t-elle,

Mon oubli l’emportant ?

 

L’espérance est plantule

Qui croît en lieu ardu,

Au jardin suspendu,

De ma vue incrédule…

 

Le vert est dans le fruit,

Dans la pomme de verre,

Issu d’un peu de terre,

Profitable usufruit…

 

 

 

 

JP F. Sitting Bull (juin 2023)

​

 

​

​

​

​

 

 

​

Un Jour d'Eté à Sarlat
Dans mon Jardin secret
Stavelot
Brantome
Mon Liège
La Pomme de Verre
bottom of page